Ils sont aujourd'hui environ 200, malades de la thyroïde, à porter plainte pour «empoisonnement» parce qu'ils s'estiment victimes du nuage de Tchernobyl. Comme Robert, gui se bat pour sa petite-fille, également malade, et pour que cesse «la loi du silence».
Fiche CRIIRAD no 2 - Annexe - Novembre 2001. - Source: Contaminations radioactives : atlas France et Europe / CHIIRAD & André Paris. - Barret-sur-Méouge : Michel, 2002. - ISBN: 2-913492-15-0. - P. 21. |
Il veut bien donner son prénom, mais pas son nom «pour protéger (sa) peti¬te-fille, sensible et fragile». A 65 ans, Robert fait partie des 125 nouvelles plaintes pour «empoisonnemént» déposées hier à Paris par des membres de l'Association française des malades de la thyroïde (ÀFMT), à l'origine de cette action judiciaire. Ces plaintes s'ajoutent aux 53 déjà déposées en mars, et précèdent une trentaine d'autres qui devraient être déposées d'ici 15 jours. Soit «211 plaintes au total», selon Chantai L'Hoir, présidente de l'AFMT.
Pudique, Robert explique que sa petite-fille «était un foetus de quelques semaines» en avril 1986 au moment de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl et du passage du nuage sur la France. «Plus le foetus est petit lors d'une exposition, plus le risque est grand», explique ce retraité, ajoutant que la future maman habitait alors Salon-de-Provence, «une des zones où la contamination a été la plus forte».
Par solidarité
Il fait un lien «incontestable avec l'hypothyroïdie néo-natale1» de sa petite-fille. «Heureusement, elle a été diagnostiquée très vite», ex-plique le grand-père. Elle a donc pu être soignée très tôt; Mais elle est obligée de prendre un traitement à vie.
«J'ai porté plainte par soli-darité», reconnaît Robert. Devenu membre de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité), il souhaite à terme que « l'Etat ait enfin le courage de faire de la prévention». «Il faut qu'on explique les risques, qu'on apprenne aux gens à se protéger», ajoute-t-il. «Il faut qu'on arrête cette loi du silence. »'
Chantal L'Hoir s'exprime avec «colère». Six mois après, le premier dépôt de plainte2 «il n'y a toujours aucune enquête épidémiologique», regrètté-t-elle.
Les premières plaintes avaient conduit à l'ouverture d'une information judiciaire contre X confiée à la juge Marie-Odile ' Bertella-Geffroy, qui devra déterminer les éventuelles responsabilités pénales.
A la demande de la magistrate, les enquêteurs examinent des archives ministérielles, notamment les correspondances entre différents ministres de l'époque, pour étudier les décisions prises lors du passage du nuage radioactif.
Source du texte : © Dernières Nouvelles D'alsace, 6 Octobre 2001
1 | Hypothyroidie néonatale | Schilddrüsenüberfunktion beim Neugeborenen |
2 | Dépôt de plainte | Klageerhebung |
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